La jalousie

Une autre journée qui tourne au drame. En fait, je devrais dire un autre après-midi, ou encore, une autre frustration… Parce qu’ici, les crises ne se comptent pas par semaine mais bien par demi-journée. Et toujours la même prémisse en cause : la déception. C’est dur comme sentiment. Encore plus dans le petit corps d’un enfant qui arrive à peine à gérer sa joie!

Comment arriver à digérer les injustices graves comme une émission écoutée de moins que son petit frère, un carré de chocolat de moins que son papa ou pire : le supplice des devoirs LA FIN DE SEMAINE!!!  Parfois je me demande comment mon gars réussirait à vivre sous une dictature? Soit il serait le chef de l’armée de la révolution, soit il serait le premier au cachot!

Tout ça pour dire qu’en quittant la maison pour aller ventiler et éviter le tsunami… Eeee.. je veux dire, en quittant pour aller porter les livres à la bibliothèque (toutes les excuses sont bonnes!), je croise du regard les enfants du voisin qui se courent après autour de leur maison. Mais pas en criant « Il m’a traité de caca et de pitoute! » ou encore « C’est lui qui a commencé!!! – PAS VRAI! » ou le fameux « Il m’a volé ma potion!! – c’est-à-dire l’espèce de marre d’eau stagnante pleine de terre remplie d’œufs à maringouins au fond de la cour ». Non non, ils couraient autour de la maison… en riant.

Je regardais donc ces enfants s’amuser « normalement » et c’est là que ça s’est mis à monter en moi. Straight pipe comme on dit. La JALOUSIE. Tu sais, ce désir fou, rempli de rage, qui ne veut pas quitter ton cœur ni ta tête; cette envie démesurée d’avoir une vie de famille normale. Pas parfaite là, juste NOR-MALE. Où on gère des chicanes de jouets quelque fois par jour. Où on s’obstine un peu quand vient le temps de faire les devoirs ou de s’habiller. Où on peut utiliser un minimum de chantage pour réussir à leur faire manger des légumes ou à prendre un bain.

Tu sais, le rêve de ne pas avoir à s’obstiner pout T-O-U-T. Où un « non » ne fait pas augmenter notre pression artérielle et ne nous oblige pas à scanner à la vitesse lumière si un objet potentiellement dangereux est à la portée de notre petit soleil brûlant ou dans la trajectoire de la fratrie.

Le rêve d’une journée où je ne me fais pas insulter dix fois avant d’avoir fini mon premier café de la journée et où je ne marche pas sur des œufs à chaque fois que j’ai une demande à lui adresser.

Juste vivre, tranquillement, dans le respect et le calme.

En général, je serais portée à vous laisser en insistant sur une qualité de mon enfant qui viendrait rebalancer un peu ce péché capital, mais pas là, pas aujourd’hui.

Parce que vivre avec un enfant atteint de TDAH avec impulsivité et un trouble de l’opposition, ben des fois, c’est déprimant. C’est plate, c’est vrai, mais c’est ça.

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