Ta charge mentale et émotionnelle

On entend parler de ce « concept » depuis un peu plus d’un an. Une bédéiste française (Emma – Fallait demander ) a réussi à imager d’une façon très réelle ce « trop plein » qui nous afflige depuis toujours.

Et quand un petit soleil TDAH (ou même deux ou trois) égaye notre maisonnée, cette charge mentale s’alourdit. Mais beaucoup. Vraiment.

Elle s’alourdit d’une couple de briques seulement avec les rendez-vous supplémentaires que cette condition nous exige. Des fois, je regarde mon agenda et j’hyperventile! Comment suis-je supposée travailler à temps plein, et mon chum aussi, en ayant 1 à 2 rendez-vous par semaine chez un spécialiste? Parce qu’évidemment, question de rendre le tout plus efficace et de nous aider un peu, les bureaux de ces spécialistes sont TOUJOURS à des lieux de l’école/la garderie de notre enfant! Et faut y aller, ramener notre enfant à l’école/garderie et se rendre au travail! On parle ici d’un retard au bureau d’environ 1h30-2h! À toutes les semaines! Faut avoir un patron drôlement compréhensif avec une vision très évoluée de la conciliation travail/famille pour conjuguer tout ça sans perdre son boulot!

Et si tu as plus d’un enfant avec des besoins particuliers (parce que c’est souvent génétique ces troubles-là hein, c’est donc quasi inévitable que tous tes bambins en soit affectés, à différents degrés.), aller à tous ces rendez-vous, ça tire de la science-fiction!

Je dois donc, d’une façon dont j’ignore encore la solution, trouver le moyen d’aller aux rendez-vous chez l’orthophoniste de mes deux garçons (à deux endroits différents, donc impossible de combiner) et chez le médecin/pédopsychiatre et chez la psychologue sans trop affecter ma relation patronale… Yeah right!

Et en plus de ces rendez-vous qui nous obligent à quitter le bureau très tard pour rattraper les heures perdues, il faut imprimer/mettre en place/pratiquer les exercices pour solidifier les notions vues en consultation. Parce qu’on va se le dire, c’est CLAIR qu’après être rentrée à 18h30 du bureau, avoir joué avec les enfants, avoir donné un bain, supervisé le brossage de dent, conté une histoire et chanté une chanson, à 20h, ce que j’ai envie de faire, c’est de chercher un modèle de calendrier sur l’ordi, le faire imprimer, trouver du papier collant/gommette bleue, installer le-dit calendrier au mur et réfléchir au système de récompense qui vient avec…. NOT!

Et malgré leurs nombreux efforts de compréhension, je sais bien qu’au fond de chaque intervenant, il y a un petit oiseau qui leur siffle à l’oreille : « tu sais bien qu’ils ne pratiqueront pas ou pas suffisamment les exercices à la maison et que le problème perdurera encore longtemps ». Et leur regard te transmet ce sifflement… Et ils ont raison! C’est la seule façon de réussir son objectif : en pratiquant régulièrement. Mais tout ça, ça s’ajoute à ta charge mentale.

Ça devient : une charge émotionnelle.

La charge émotionnelle c’est ce que tu ressens quand tu vois tout ce que tu devrais faire pour aider ton enfant mais que tu sais que tu n’en auras pas l’énergie ni le temps. C’est ce que tu ressens quand tu écoutes tous ces intervenants bien intentionnés qui ne veulent que notre bien mais que tu ne te sens pas à la hauteur de leurs attentes. C’est de vouloir mais ne pas pouvoir. Ça devient une charge. Ça devient émotif.

Parce qu’on VEUT aider notre enfant. On l’aime. On veut avoir l’énergie/le temps d’organiser notre horaire pour rentrer tous ces exercices/lectures/systèmes de récompenses MAIS… Mais… Ça s’ajoute au travail, à nos repas, les lunchs, le lavage, la vaisselle, le ménage, le travail, les rendez-vous (garage, dentiste, nos médecins personnels, etc.), le temps de jeu avec nos enfants et finalement, nos petits moments à nous, aussi courts et peu fréquents soient-ils.

À vous donc chers spécialistes qui faites un travail formidable et qui avez la santé et l’épanouissement de mes enfants à cœur : ne vous étonnez pas si des larmes me montent aux yeux lorsque vous me donnez un petit travail à faire à la maison ou que vous insistez un peu pour que j’aille consulter un autre spécialiste parce que ça aiderait vraiment mon enfant. Mon cœur de maman vous écoute et vous dit oui. Mais ma charge mentale a de la difficulté à coopérer.

Alors merci de continuer à nous donner le meilleur de vous-mêmes et à améliorer, lentement mais sûrement, la qualité de vie de mes petits soleils. Et sachez que mes enfants manqueront peut-être un peu de pratique pour venir à bout de leur retard/difficultés, mais ils seront aimés, protégés et encadrés du mieux que je le peux.

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