La grande injustice

Eh que je l’entends souvent cette phrase-là : « C’est pas juste! »

  • C’est pas juste, pourquoi mes frères peuvent jouer et moi je dois étudier?
  • Peut-être parce qu’un de tes frères est en maternelle et que l’autre a 3 ans?

 

  • C’est pas juste, pourquoi papa peut avoir 3 biscuits et moi juste 2?
  • Peut-être parce qu’il a 28 ans de plus que toi, qu’il pèse 130 livres de plus que toi et qu’il a besoin de beaucoup plus de calories que toi dans sa journée?

 

  • C’est pas juste, pourquoi papa peut avoir 3 biscuits et moi juste 2?
  • Peut-être parce qu’il a 28 ans de plus que toi, qu’il pèse 130 livres de plus que toi et qu’il a besoin de beaucoup plus de calories que toi dans sa journée?

On s’entend que peu importe la réponse que vous donnerez, y’en n’a pas une qui sera satisfaisante pour votre petit procureur de la Couronne! Vous aurez droit à une plaidoirie digne des plus grands procès pour cette injustice dévastatrice! Bonne chance avec ça!

Mais c’est dans ces moments-là que tu réalises à quel point ça doit être épuisant d’être dans leur tête. Toujours à observer ce qui se passe autour pour ne rien manquer, quitte à se faire reprocher de ne pas se mêler de ses affaires (parce qu’on s’entend que la palme du « panier percé », il la gagne haut la main!)

Et ce qui est triste là-dedans, c’est que ce besoin insatiable d’équité cache probablement un grand sentiment de colère, mélangé à de la tristesse et de l’injustice (réelle) de ne pas se sentir « comme les autres ». Quand on passe ses journées à se faire remettre à l’ordre, à se faire reprocher 3 comportements sur 4, à mettre trois fois plus d’énergie que les autres pour arriver à faire le travail demandé, un moment donné, ben t’aimerais ça avoir l’impression que c’est pas juste toi qui rush.

C’est dur de constater, à un aussi bas âge, qu’on est (presque) toujours en queue de peloton. Qu’on a beau ramer de toute nos forces, on n’arrive pas à suivre la cadence.

C’est pas étonnant qu’ils aient envie de ralentir la course au grand complet, ça devient essoufflant et décourageant…

Et à un âge où c’est dont important de « fiter » dans la gang, d’être comme tout le monde, ben c’est franchement difficile de se faire accepter quand tu es moins mature que les autres, que tu as de la difficulté à contrôler tes émotions et que tu préfères jouer à la maman et au papa plutôt que de parler de Fortnite.

Alors tu sais quoi mon gars, non, c’est pas juste. C’est pas juste que tu l’aies plus difficile que d’autres. Mais dans la vie, des obstacles, y’en a partout et pour tout le monde. Tu as au moins la chance d’apprendre très jeune comment les franchir et les transformer en défis.

Tu as la chance d’être entouré de parents, de professeurs et de différents spécialistes qui font tout en leur possible pour te soutenir et t’outiller pour apprendre à vivre avec ta différence et ne plus la laisser te ralentir.

Un jour, tu verras tout le travail que tu as accompli et peut-être arriveras-tu à cesser de faire des jambettes aux autres pour te sentir à la même hauteur qu’eux. Peut-être que ce sera à ton tour de tendre la main à celui qui éprouvera des difficultés et aura besoin de quelqu’un qui le comprenne et le guide. Mais d’ici là, faut pas lâcher, cesser de regarder autour, et foncer.

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