Votre enfant, il l’a ce mode-là vous aussi? Mon gars semble avoir la switch coincée à cette option depuis hier… Misère! Je parlais de trouble d’opposition en début de semaine, mais le mode destroy, selon moi, c’est pire! L’idée est carrément de saboter toute possibilité de bonheur tout autour de soi. Agréable en ce vendredi matin hein!
Et là, en tant que parent relativement (ou supposément) outillé pour réussir à fermer ladite switch, tu te mets à chercher le fameux « pourquoi ». Qu’est-ce qui s’est passé pour que je sois soudainement mise devant une bombe à retardement, à devoir savoir quel fil couper, à 6h58 sans caféine dans le sang, pour éviter une détonation qui résonnera bien au-delà de notre quartier général…
Ben malheureusement, ce matin, entre deux lunchs et 4 collations, j’ai pas réussi à trouver la cause du désalignement de ses chakras… J’ai dû user d’horribles menaces du genre « Je vais t’enlever 5 minutes de jeux vidéo si tu ne t’habilles pas tout de suite. » pour réussir à le mettre dans l’auto et me rendre à l’école à temps. Ce qui est poche là-dedans, c’est que je sais d’avance qu’il aura pas une journée à tout casser… Je peux déjà sentir l’encre imbiber le papier dans son agenda décrivant l’impact de mon échec à désamorcer son désarroi.
Et qui dit enfant TDAH en mode destroy, dit mère-à-boutte-de-sa-patience-à-ras-les-larmes. Bon, j’ai le remplissage d’eau facile au niveau des globes oculaires vous me direz? Vous avez ben raison! J’ai toujours été comme ça. (On se demandera pas d’où il tient mon gars hein!) Mais tout ça pour dire que pour ajouter à mon exaspération matinale, j’ai l’impression d’avoir envoyé mon gars à l’abattoir sans lui avoir donné l’énergie de se ré-enligner sur le bon chemin et sans outils pour l’aider à traverser du bon côté.
Ah, ce fameux sentiment d’avoir échoué. On l’a souvent quand on a des enfants avec des difficultés particulières. On aimerait dont, dans un monde parfait, avoir le cerveau constamment en mode « psychoéducateur ». On souhaiterait être toujours disposé à ramasser le char de marde en pleine face en gardant notre calme. On mourrait d’envie d’être en mesure de décrypter les hiéroglyphes subliminaux que nous lancent notre enfant en même temps qu’on aide le petit dernier à mettre sa salopette. Mais on n’est pas dans un monde parfait. On est dans un monde où la grandeur de nos aspirations professionnelles vient à l’encontre de notre disposition à aider/comprendre/ré-enligner nos petits soleils un peu désordonnés, tout en étant un bon employé, efficace, qui fait ses heures.
Alors on fait de notre mieux en se disant que lundi sera une autre journée. Qu’on aura sûrement assez de 48 heures pour déchiffrer le code secret du retour au mode enjoy!
On lâche pas! Bonne fin de semaine gang!