Cours 101 pour les parents d’enfants ayant un trouble d’opposition/provocation – LA SUITE!

En début d’année, je vous ai fournis 6 des 14 points essentiels à la survie (mentale 😉) des parents ayant des enfants un trouble d’opposition. J’espère que vous y avez trouvé au moins un truc qui donne des résultats avec votre enfant. J’ai d’ailleurs reçu un beau témoignage cette semaine. Une lectrice m’a mentionné que le point #6 (Répondre en question) avait été particulièrement efficace pour eux. Elle a même transmis ce truc au professeur de son enfant qui éprouvait les mêmes difficultés à l’école. Et là aussi, les résultats ont rapidement été visibles.

Alors si vous obtenez des résultats avec une technique, n’hésitez pas à communiquer votre trouvaille au professeur et/ou à l’éducateur de votre enfant. Si tous les adultes qui gravitent autour de votre enfant utilisent les mêmes outils, votre enfant bénéficiera d’une belle stabilité et cohérence dans toutes les sphères de sa vie, ce qui apportera probablement encore plus d’efficacité à vos interventions.

Il me restait encore quelques trucs à vous partager, les voici donc!

 

Deuxième partie du Cours 101 pour les parents d’enfants ayant un trouble d’opposition/provocation :

 

7- L’humour et le sarcasme

Ah… Je sais… Certains d’entre vous auront envie de passer au prochain point juste en lisant le titre! C’est qu’on a beau être un bon public, ça ne fait pas de nous nécessairement de meilleurs humoristes! Certains l’ont plus que d’autres d’ailleurs (allô les papas!). MAIS! (y’a toujours un mais!) Cette méthode, lorsqu’utilisée au bon moment, est une des plus infaillible!

La preuve? Vous êtes assis à table en train de déguster un bon repas en famille et votre plus jeune, d’à peine 4 ans, vous lâche un de ses rots digne des pires cochons de la brasserie du coin. Vous aurez beau vouloir lui expliquer le plus sérieusement du monde que ce n’est pas poli, suffit qu’un seul de vos enfants se mette à rire, ou avouons-le, qu’un infime coin de votre bouche laisse paraître la faible esquisse d’un sourire, eh ben vous êtes fichu! Le rire de votre marmaille, incroyablement contagieux, balaiera instantanément votre crédibilité et le message passera aux oubliettes!

Alors lorsque votre enfant use du fameux « POURQUOI??? », laissez aller votre imagination et allez-y fort dans l’absurde, c’est assez fort comme impact habituellement.

  • Maman, je peux regarder la télé?
  • Est-ce qu’on regarde la télé habituellement après le souper? (vous voyez ici la technique de répondre en question 😉)
  • Ah mais MAMANNNN!!!! Pourquoi!??????
  • Parce que si on ouvre la télé passé 18h00, le démon satellite va jeter un sort et tous les personnages de toutes les émissions vont envahir notre maison. Même les vaches du Canal savoir vont se matérialiser dans le salon! Ils iront faire leurs besoins dans ton lit, papa va se mettre à essayer de les traire et il va tellement aimer ce nouveau rôle qu’on va tous devoir déménager en campagne sur une ferme! Et là, ça va sentir le purain dans la maison, on va devoir se lever à 4h tous les matins pour s’occuper des poules et des cochons…. Ah… J’ai pas cette énergie-là moi. Toi, tu veux finir sur une ferme? Non? Alors on n’ouvre pas la télé…

Bon! J’y suis allée fort mais vous comprenez le concept! Il risque de se tanner avant la fin de votre tirade! Et si c’est pas le cas, vous pouvez utiliser ce type de réplique qui tire davantage du sarcasme :

  • Ah mais MAMANNNN!!!! Pourquoi!??????
  • Parce que je suis une mère ingrate qui désire garder le pouvoir sur ses enfants le plus longtemps possible!! MOUAHAAHAHAHAHAH!!!! J’aspire à dominer le monde et ça commence avec TOI!

Et quand ils sont plus vieux et habitués à votre sarcasme légendaire, on y va plus du genre :

  • Parce que je veux t’embêter tout simplement. C’est mon rôle, non? De faire tout ce que je peux pour rendre ta vie misérable? (le tout, accompagné d’un regard clairement joueur)

Par contre, faut bien connaître votre enfant pour utiliser cette technique! Car si vous n’avez jamais utilisé le sarcasme, vous pourriez vraiment faire de la peine à votre enfant!!

Finalement, faire le clown demeure aussi une très bonne façon de désamorcer une crise et de faire passer votre enfant à autre chose. Vous manquez d’inspiration, voici quelques idées de base déjà testées :

  • Se mettre à faire la poule qui pond des œufs-pèteux. Ce qui consiste à se promener dans la maison, les bras repliés en guise d’ailes, d’avancer en s’arrêtant pour pondre des œufs au son d’un pet buccal rigolo. OK. Je vous l’accorde, on n’est pas à notre meilleur, mais l’image a un impact assez fort pour votre enfant! Décrochage garanti!
  • Se mettre à danser et chanter en réponse à votre enfant. Inventez des paroles, qu’elles soient intelligentes ou pas, mais dites-les en chantant et en dansant de façon complètement déjantée!
  • Mimer votre réponse (ou n’importe quoi)
  • Partez une bataille de chatouilles
  • Lâchez quelques mots de toilettes back-à-back… C’est souvent suffisant pour les faire décrocher… Même à 10 ans!

 

8- Faites appel à sa maturité

Lorsqu’on sent que notre enfant est « limite » ou tout simplement, quand on sait qu’on a besoin que ça ne dégénère pas un matin parce qu’on a un RDV important, on fait appel à sa maturité. Vos enfants vous aiment et veulent vous plaire. Si vous les interpellez de bon cœur, en leur demandant de vous aider, plusieurs s’en feront une mission afin que vous soyez fiers d’eux.

  • Mon grand, j’ai BESOIN de toi. J’ai un rendez-vous important ce matin et je ne dois pas être en retard. Est-ce que tu peux m’aider? Est-ce que tu peux t’habiller rapidement? Je serais tellement heureuse si tu pouvais m’aider.

Souvent, l’enfant sera motivé par cette mission que vous lui avez donnée. Ne vous attendez pas à ce que ce soit parfait, mais ça pourrait tout de même diminuer les arguments habituels.

Et plus ils vieillissent, plus ce truc fonctionne. Surtout s’il n’est pas le cadet de votre famille. On fait appel à sa maturité et à son sens des responsabilités. Non seulement vous obtiendrez ce que vous voulez, mais en plus, vous boosterez son estime de soi puisqu’il vous aura aidé.

Une fois la demande complétée, on ne se gêne pas pour complimenter notre enfant et lui dire à quel point il a été merveilleux et que grâce à lui, nous arriverons à l’heure et notre patron sera content!

 

9- Restez calme et… se soumettre!

C’est pas compliqué. Voyez votre enfant comme une petite bonbonne de propane, rempli d’un gaz prêt à être consumé à la moindre étincelle! Et la mèche est courte hein, ça on le sait!

Donc! Si votre enfant se met à vous provoquer (la mèche est déjà allumée), et que vous tombez dans son piège (parce que oui, c’en est un!) en haussant le ton, vous ne faites qu’ouvrir davantage la valve acheminant le combustible! Le feu continuera à brûler et deviendra de plus en plus gros! Ce dont votre enfant a besoin, c’est le contraire, c’est qu’on éteigne sa flamme. Comment?

En restant calme. Je sais. Je vous demande l’Everest. Encore là, il y en a des meilleurs que d’autres à ce niveau (Allô encore les papas! Bon je généralise, certaines mamans sont aussi bien capables! Moi, un peu moins!)

Toujours est-il que vos enfants sont en mode « attaque ». Si vous vous élevez plus haut qu’eux, tels de petits chihuahas, ils tenteront de grogner et japper plus fort que vous. Allô l’escalade. La meilleure technique, quoique loin d’être instinctive, est d’opter pour la position de soumission. Oui, oui. La soumission.

Au lieu de vous lever et d’élever le ton, vous vous accroupissez sous son regard et vous baissez le ton. Vous fermer la valve, le combustible diminue, la flamme s’affaiblit. Il n’a plus de raison de crier et de vous contredire, il ne se sent plus attaqué. Et vous lui parlez doucement en utilisant les techniques précédentes (parler en question, en dire le moins possible, etc.)

Cette technique demande une EXCELLENTE maîtrise de ses émotions. Mais avec une bonne nuit de sommeil, tout est possible!

 

10- Parlez émotions

Les adultes, on est bons pour tout ramener au rationnel. C’est une sorte de mécanisme de défense qu’on a développé avec les années pour nous aider à accepter les échecs et les déceptions, pour rester humble et garder les pieds sur terre lorsqu’on vit des moments de pur bonheur!

Les enfants n’ont toutefois pas la maturité émotionnelle pour y arriver à la même vitesse que nous. Le lobe frontal est responsable, entre autres, du raisonnement par analogie. Et il ne sera mature qu’à l’âge de 18-21 ans environ (les garçons, plus tard que les filles). Et en plus, chez les enfants atteint de TDAH, la partie du cerveau responsable de la régulation des émotions (l’amygdale), est souvent plus petite qu’à la normale. Donc, ils ont encore plus de difficulté à gérer les émotions que n’importe quel autre enfant, d’où le manque de maturité souvent observé chez eux.

Il est donc important, afin de diminuer l’intensité de leur émotion, de s’y attarder un peu plus dans nos interventions.

Lorsque votre enfant s’oppose à faire une tâche ou se fâche, au lieu d’expliquer le pourquoi de la chose et de tenter de l’amener à raisonner, parlez-lui de ce qu’il ressent :

  • Oh, tu me sembles très en colère. Tu trouves ça injuste hein, de ne pas pouvoir aller jouer chez ton ami?
  • Oui! Pourquoi mon frère a le droit et pas moi! C’est pas juste.
  • C’est ton ami préféré? Tu aimes beaucoup jouer avec lui à l’école aussi? Il vous manque de temps n’est-ce pas?

Et à force de reconnaître ce qui le met en colère et de mettre des mots sur ce qu’il ressent, il sentira une empathie de votre part, il se sentira compris et écouté. Vous pourrez alors, tranquillement, vous dirigez vers le raisonnement et expliquer votre décision.

Mettez-vous à la place de votre enfant. Votre conjoint/e vient de vous laisser. Vous êtes anéantis, en larmes et vous appelez votre meilleur ami pour obtenir un peu de réconfort. S’il vous répond d’emblée : « C’est pas grave, tu vas voir, dans 2 ans, tu auras sûrement quelqu’un d’autre dans ta vie. Tu vas passer au travers comme tout le monde. Il y a des avantages aussi… » Vous aurez probablement envie de lui raccrocher la ligne au nez! Ce dont vous avez besoin, c’est d’être écouté, avec empathie, et qu’on reconnaisse votre peine. Que vous ressentiez que c’est normal d’être triste. C’est la même chose pour votre enfant.

Commencez par reconnaître ses sentiments (colère, tristesse, déception), accordez-lui un peu de temps et ensuite, vous passerez en mode « solution rationnelle ».

 

11-Jouez avec votre enfant

Le côté pernicieux du trouble de l’opposition, c’est qu’on en vient à être tellement souvent fâché après notre enfant qu’on n’a plus envie de passer du temps avec lui. Et ce manque de temps de qualité avec votre enfant vous nuit à tous les deux. D’une part, votre enfant se sent moins aimé, moins désiré. Je ne vous apprendrai rien en disant que le sentiment de rejet n’apporte rien de positif à un être humain. Il ne fait que l’enfoncer encore plus dans sa solitude et accentue par le fait même les mauvais comportements. D’autre part, vous vivez avec la culpabilité de ne pas être un parent à la hauteur. Vous n’aimez pas le fait d’avoir de la difficulté à supporter votre propre enfant.

Il faut donc essayer de rééquilibrer un peu la balance entre les moments de plaisir et les moments difficiles passés avec votre enfant.

Que ce soit en écoutant un film collé, en lisant plus d’histoires ensemble, en lui proposant de faire sa recette de biscuits préférés, en jouant à un jeu de société ou encore, en acceptant de vous faire lessiver à son jeu vidéo préféré. Ces petits moments viendront mettre un baume sur vos blessures mutuelles et vous démontreront qu’il est encore possible d’avoir du plaisir ensemble. Et plus la complicité sera grande entre vous, plus les techniques précédentes seront efficaces, plus votre relation sera agréable.

La solution est souvent dans les petites choses.

 

12-Allez chercher de l’aide

Ça semble toujours banal quand on lit ça, mais c’est d’une importance extrême! Ce que vous vivez, c’est difficile. Se faire constamment confronter sur chaque petite banalité devient extrêmement lourd avec le temps. On en vient à ne plus avoir envie d’être en présence de notre propre enfant, juste parce qu’on n’a plus la force de devoir se battre pour tout.

Et appliquer tous ces trucs que je vous ai mentionnés précédemment, ben ça demande de l’énergie et beaucoup d’efforts! Votre batterie n’est pas infinie, votre patience non plus! La quiétude d’esprit, c’est extrêmement important pour garder le moral et être capable d’affronter le quotidien. Alors faut aller chercher de l’aide parce qu’on ne peut pas y arriver seul.

N’ayez pas peur ni honte d’aller cogner aux différentes portes. C’est normal d’avoir besoin de soutien et de conseils. Vous n’êtes pas incompétent! Vous êtes juste des être humains qui ont des limites, comme tout le monde, mais qui vivent des situations un peu extrêmes, loin d’être comme tout le monde!

Où aller?

  • Votre CLSC: vous pouvez demander à parler à une travailleuse sociale pour obtenir de l’aide, du soutien car votre vie familiale est épuisante. N’hésitez pas à mentionner que vous êtes à bout de souffle, que vous ne savez plus quoi faire. Un suivi pourra vous être offert.
  • Consultez un/e psychologue spécialisé/e avec les enfants/adolescents : Ils auront de fabuleux conseils à vous donner, des lectures pertinentes à vous proposer et surtout, vous aideront à comprendre votre enfant pour mieux intervenir auprès de lui. Votre relation s’améliorera au fil du temps et c’est ce qui est le plus important. Évidemment, ça implique des sous, beaucoup de sous. Mais si vous avez des assurances et/ou en avez les moyens, je vous le recommande fortement. (Pssst! Ça se « magasine » un psychologue. Si vous n’aimez pas le contact téléphonique, ou même celui de la première rencontre, vous pouvez changer!)
  • Consultez votre médecin de famille : Il pourra vous mettre sur la liste d’attente d’un pédopsychiatre s’il en juge la nécessité. Vous pourrez également parler de médication si vous croyez que ça pourrait aider.

 

13- Informez-vous sur le sujet

Faut se faire à l’idée, vous avez besoin de comprendre le fonctionnement du cerveau d’un enfant avec un TDAH et trouble d’opposition. Ils ne raisonnent pas comme les enfants à développement typique. Ils ont des besoins différents et il faut s’adresser à eux différemment. Plus vous vous informerez sur le sujet, plus vous comprendrez comment vous adapter à sa réalité. Et plus la qualité de votre relation s’améliorera. Les livres pullulent à la bibliothèque et le web regorge de vidéos explicatives.

ATTENTION : informez-vous sur des sites de qualité où l’information est basée sur de vastes études reconnues à travers le monde (et non sur celui de Mme chose qui a testé une alimentation X qui a miraculeusement changé la vie de son enfant!)

Les sites d’instituts gouvernementaux, d’universités ou de spécialistes reconnus sont de bons points de départs. Vous trouverez quelques suggestions dans un autre de mes articles en cliquant ICI.

 

14- Parlez, ne vous isolez pas

Ce que vous vivez est difficile. Et une des choses les plus libératrices lorsqu’on vit des moments difficiles, c’est de parler. Juste ça. De sortir ce qu’on a sur le cœur. Et idéalement, à quelqu’un qui ne nous jugera pas. Si vous n’avez pas de personne de confiance dans votre entourage, ouvert d’esprit à votre situation, il existe plusieurs groupes de soutien sur le web et de groupes de support dans des organismes communautaires qui sauront vous aider.

En partageant vos expériences, vous vous libèrerez d’une partie du poids qui est sur vos épaules, et en écoutant le récit des autres, vous trouverez du réconfort en voyant que vous n’êtes pas seuls dans cette galère! Parfois vous rirez (parce qu’il y a toujours des cas pires que le vôtre!), parfois vous prendrez des notes (parce tous les parents développent leurs propres trucs).

Et si vous n’avez pas envie de vous ouvrir à des étrangers, vous pouvez simplement écrire, mettre sur papier ce que vous vivez, ce que vous ressentez. Ce simple exercice peut vous libérer et qui sait, vous y prendrez peut-être goût et partirez peut-être votre propre blogue éventuellement!

 

BREF! Je vous souhaite de trouver à travers ces différents trucs et conseils, ceux qui sauront améliorer un peu votre quotidien. Gardez espoir, vous finirez par trouver ce qui vous convient le mieux et par vivre plus sereinement dans votre petit monde différent.

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