Cours 101 pour les parents d’enfants ayant un trouble d’opposition/provocation… 1re partie!

On le sait, le temps des Fêtes est intense pour tout le monde, et encore plus pour nos enfants. Même confinés, sans l’excitation des rassemblements, nos enfants ont les nerfs à vif puisque leurs routines sont chamboulées et que veut, veut pas, notre moral est un peu à plat ces temps-ci et ça les affecte… Le stress, l’accumulation des déceptions et des embûches des 9 derniers mois… Rien pour aider.

Et comme toute personne en vacances, plusieurs de nos routines prennent le bord ou du moins, certaines règles s’assouplissent pour que nous aussi, nous puissions relâcher un peu. Mais tout ça a un prix. Et avec des enfants opposants qui n’attendent que ça, une brèche dans le mur pour le fracasser et reprendre les rennes de votre royaume familial, ça rend l’atmosphère familial encore plus tendu.

Alors afin de reprendre un peu le dessus et de commencer la nouvelle année du bon pied, bien organisé, j’ai décidé de vous refaire un petit résumé des 14 points essentiels à votre survie! Aujourd’hui, je vous en propose 6 afin que vous ayez le temps de les tester un peu avant de passer aux suivants.

Voici donc la première partie du Cours 101 pour les parents d’enfants ayant un trouble d’opposition/provocation :

1- « Less is more »

Incroyablement important avec nos petits avocats en devenir! L’argumentation, eux, ils connaissent ça, ils en mangent au petit déjeuner. Ce qui les allume particulièrement? Les consignes, les restrictions, les « non ». Ce qui alimente le feu? Vos paroles, vos explications, vos serments! Le moins vous donnez d’explications pour justifier une décision, le moins ils ont de matière pour argumenter. À chaque phrase, vous leur donnez des points d’ancrage pour déraper du point initial et partir un nouveau débat. Essayez de discuter avec quelqu’un qui vous répond toujours un « oui » ou un « non » comme réponse. La discussion va mourir d’elle-même assez vite! C’est la même chose avec vos enfants.

– C’est le temps de faire ton lit, après, tu pourras aller regarder télé.

– Ah mais pourquoi!??? C’est inutile faire son lit. Non, je veux pas.

– Va faire ton lit.

– Ah mais là!!!! Non!!!! C’est trop nul faire un lit, ça sert à rien.

– Va faire ton lit. (sous le même ton, pas plus sec, pas plus fort)

– T’es méchante! Je te déteste!!!

– Va faire ton lit.

Vous allez voir, après un certain temps, ils finissent souvent par obtempérer. Surtout si vous utilisez fréquemment cette méthode.

 

2- Donner des choix

Nos petits cocos ont un besoin viscéral de contrôler la situation, de DÉCIDER pour eux-mêmes. En leur donnant fréquemment des choix, ils ont l’impression de faire ce qu’ils veulent, ce qui vous aidera ultimement dans votre quotidien. Faut toutefois être flexible. Accepter qu’il déjeune avant de s’habiller le matin ou qu’elle mette des jeans sous sa belle robe scintillante au lieu des collants, etc.

Évidemment, il faut offrir des choix dans lesquels nous sommes confortables, quel que soit celui retenu. Si vous lui laissez le choix entre aller prendre une marche et regarder un film et qu’il choisit le film, vous ne pouvez pas ensuite imposer la marche avant de regarder la télé.

 

3- Établir et appliquer les routines

La routine ne se réfère pas seulement au moment du levée ou du coucher. Plusieurs routines peuvent avoir lieu tout au long de la journée :

  • Les jeux vidéo, ce n’est qu’en après-midi, après avoir fait les devoirs et avoir joué dehors 30 minutes;
  • Tous doivent aider à desservir la table avant de pouvoir jouer au jeu de société;
  • Avant d’écouter le film du vendredi soir, tous doivent être en pyjama et avoir brossés leurs dents;

L’idée est que les règlements de la maison soient clairs et que vous les appliquiez de façon constante!!! La constance est vraiment la clé du succès ici. Il est beaucoup plus difficile d’argumenter pour manger 2 biscuits de plus si vous ne l’autorisez jamais que si c’est aléatoire.

C’est comme si on comparaît les règles qui régissent votre famille à un enclos. Si votre clôture est faite de bois ou d’acier, les animaux auront beau s’y frotter, la pousser du nez, ils n’arriveront pas à la faire bouger et arrêteront éventuellement de la tester, sachant très bien qu’elle ne tombera pas. Mais si vous mettez des murs en élastiques, que les parois sont flexibles et extensibles, les animaux comprendront vite comment les étirés et s’y faufiler pour regagner leur liberté. Ayez un cadre rigide, en tout temps, et ils connaîtront les limites et seront moins portés à les repousser. (J’ai bien dit : MOINS portés à… ça reste des enfants en quête d’individualité!!)

 

4- Faire le ménage des « non »

Est-ce VRAIMENT grave s’il met deux bas de couleurs différentes? Est-ce VRAIMENT grave s’il mange assis sur une fesse, l’autre qui danse la gigue? Est-ce VRAIMENT grave s’il mélange les différentes couleurs de sa gouache? Les enfants opposants se font tellement dire « non » souvent que ça leur glisse sur le dos comme de l’eau sur les plumes d’un canard. Ça n’a plus d’impact. Et ça devient castrant pour eux à la longue. Alors on élimine tous les « non » qu’on peut pour ne conserver que ceux essentiels à leur/votre santé physique et mentale. Pour le reste, on apprend à vivre différemment, dans l’imperfection la plus parfaite! Et on apprend à se foutre des regards et opinions des autres. Notre santé mentale et l’harmonie familiale sont beaucoup plus importantes que ce que pense notre voisine ou même notre mère!

 

5- Accepter le « non » et l’utiliser

Tout enfant ne souhaite qu’une chose réellement : être aimé, plaire. Un bébé peut répéter son « dadadada » continuellement s’il voit que ses parents sont émerveillés et gardent leurs regards fixés sur lui lorsqu’il émet de petits sons. C’est inné. Ce principe ne change pas en vieillissant. Le moyen d’obtenir l’attention d’un être cher est juste parfois différent.

L’exemple de la chip molle en est un bon : tous les enfants veulent manger des chips. Mais s’ils n’arrivent pas à mettre la main sur une bonne chip croustillante (attention positive du parent), ils se pencheront alors sur la chip molle défraîchie (attention négative du parent) au lieu de s’en passer carrément. En d’autres mots, mieux vaut se faire chicaner qu’ignorer.

Alors si votre enfant s’oppose à votre décision et refuse, par exemple, de ramasser les jouets, vous pouvez « accepter » sa décision et ranger vous-mêmes en vous félicitant :

  • Oh, que je suis bonne pour ramasser! Je fais du bon boulot. Le salon sera propre et joli grâce à moi! Papa sera content et fier de moi! J’aurais bien aimé ton aide, mais je vais le faire toute seule, comme une grande!

Vous pourriez être étonné de voir votre enfant se raviser et commencer à vous aider. J’ai testé cette méthode plusieurs fois et ça fonctionne presqu’à tout coup! L’enfant VEUT être félicité, aimé, remercié. Alors s’il voit la possibilité d’obtenir cette petite reconnaissance, il y a de bonnes chances qu’il la saisisse. Si c’est le cas, empressez-vous de le couvrir de compliments et de le remercier. Un petit coup de pouce à son estime personnelle ne fera jamais de mal!

 

6- Répondre en question

Ça, c’est LE truc ultime avec mes enfants! Je vous dis, c’est mon meilleur allié! Je vous parlais de règles et routines claires et constantes plus haut, eh bien lorsque c’est établi, vous pouvez laisser votre enfant répondre lui-même à ses requêtes qui sortent des règles connues :

  • Maman, je veux 4 biscuits!
  • Est-ce qu’on mange 4 biscuits d’habitude?
  • Ah mais là!!!!
  • Est-ce que tu peux manger 4 biscuits d’habitude?
  • (Regard montrant qu’il a sa réponse)

Encore une fois, cette méthode est particulièrement efficace si vous êtes RIGOUREUX côté règlements et routines. Car l’enfant la connait la réponse au fond. Il ne fait que s’essayer. Mais en lui rappelant la règle par une question auquel il répondra LUI-MÊME, vous n’êtes plus « responsable » de sa déception. C’est la faute du règlement. Et il a lui-même répondu à sa requête. Croyez-moi, plus vous l’appliquerez, moins vous aurez d’argumentations!

Ça fait beaucoup à « digérer » comme on dit d’un seul coup! C’est pour cette raison que je vous donnerai d’autres trucs dans un prochain article. (Pour lire la suite, cliquez ICI)

Il est certain que ces trucs vous demandent d’apporter des modifications à votre façon d’interagir avec votre enfant. Et c’est dur de changer des habitudes, j’en conviens. Mais si vous tenez bon, que vous continuez de les appliquer (ou d’en appliquer quelques-uns, ceux qui vous semblent les plus faciles à instaurer) jour après jour, du mieux que vous le pouvez, vous récolterez les résultats éventuellement. J’en suis la preuve vivante!!!

Bonne année 2021 à vous, parents d’enfants différents qui montez l’Everest à chaque jour! Je suis de tout cœur avec vous! Ne lâchez pas, courage, vous faites du bon travail même si vous n’êtes pas parfait!

 

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2 commentaires sur “Cours 101 pour les parents d’enfants ayant un trouble d’opposition/provocation… 1re partie!”