Avertir ou ne pas dire? Là est la question!

Ça y est. Le mois d’août est entamé et ça sent déjà la rentrée. Cette année, plus que jamais, faut penser à faire nos emplettes à l’avance parce qu’il est fort à parier que les files d’attente des magasins à grande surface ou des papeteries s’allongeront avec le cumul des jours qui avance. Comme tout parent d’enfant ayant des défis particuliers reliés tant à sa sphère sociale qu’éducationnelle, je commence à me poser des questions sur cette nouvelle année scolaire qui sera tout sauf normale.

Parce que cette année, outre les préoccupations habituelles (un BON prof, son nouveau cercle de camarades de classe, les défis académiques reliés à son année scolaire), s’ajoute le facteur santé physique et mentale : risques de contagion, restrictions sociales, environnement chamboulé, etc.

En fait, je crois qu’à ce stade-ci, je suis davantage préoccupée par les effets transversaux de la pandémie que par la « sécurité » du milieu. Les écoles partent déjà avec une certaine avance par rapport à mars dernier en matière de protection.  Il est fort à parier que les mesures mises en place diminueront grandement le risque de propagation, bien que le facteur 0 n’existe pas.  Mais ce qui préoccupe davantage mon attention, ce sont les conditions dans lesquelles nos enfants à besoins particuliers devront évoluer, s’adapter.

Pas facile d’expliquer (et d’imposer) à un enfant anxieux qui carbure aux câlins que cette année, il devra se tenir loin de ceux qui sont en mesure de le rassurer. Que les bras apaisants seront remplacés par des regards et des paroles rassurantes… à deux mètres de distance. C’est là que le pouvoir des mots et le niveau de connaissances en psychologie des professeurs seront grandement mis à l’épreuve. Ils dirigeront un paquebot immense, avec beaucoup de contraintes, en partant à l’avance avec un retard à combler pour arriver à temps à bon port. Tout un mandat!

Devant tous ces défis à surmonter (et ceux que nous n’envisageons même pas encore – la vie est plein de surprises), m’est venu un questionnement que plusieurs parents ont déjà rencontré : dire ou ne pas dire au professeur, dès la première rencontre, que notre enfant est atteint d’un TDAH?

Évidemment, si votre enfant possède déjà un plan d’intervention, son nouveau professeur sera au courant avant le premier jour d’école. Il n’est donc pas trop question de « si on le dit » mais plutôt, du « devrait-on lui dresser un portrait précis de ce qui l’attend » ou pas?

Et si le diagnostic vient de tomber, devrais-je d’emblée avertir le professeur ou éviter d’ébruiter la situation de peur qu’une étiquette et une fausse opinion de mon enfant ne lui soit attribuée avant même qu’il ait mis les pieds dans sa nouvelle classe?

Les deux options s’accompagnent évidemment d’arguments pour et contre. Je vais donc vous partager mes réflexions sur le sujet, question de vous faire cheminer si votre cœur balance, ou encore, de vous convaincre que vous ne pensez pas comme moi 😉

Dans mon cas, je suis plutôt d’avis que plus l’enseignant a un portrait juste de votre enfant, plus il sera en mesure de l’aider à cheminer, de s’adresser à lui efficacement et d’adapter ses interventions en misant sur ses forces et en contournant ses faiblesses.

Imaginez vous retrouver devant un groupe de 25 adultes où vous devez expliquer le chemin à suivre pour se rendre à un point X. De ce groupe, 3 ont le français comme langue tertiaire (donc nécessitent un débit plus lent et un vocabulaire plus simple pour arriver à bien comprendre), 5 ont un TDAH modéré à sévère (donc ont perdu le fil après votre 2e phrase, alors que vous n’étiez encore que dans les salutations), 2 sont dotés d’une douance (donc ont également perdu l’intérêt de vous écouter lorsque vous expliquiez aux premiers ce qu’est une artère), 4 ont un fort potentiel humoristique et saisissent chaque petites perches tendues purement involontaires de votre part (et sont donc inattentifs puisqu’il y a beaucoup mieux à exploiter dans votre discours que les informations pures et simples) et où les 11 autres tentent, tant bien que mal, à suivre et prendre en notes les nombreuses informations que vous relater à travers les nombreuses distractions produites par cet amas de personnalités aux besoins distincts.

Il est fort à parier que si vous aviez connu les particularités de votre public, vous auriez planifié votre discours différemment. Vous auriez sûrement élaboré des outils supplémentaires et adapté vos énoncés pour être plus efficace.

C’est le même principe avec les enseignants. Plus ils comprennent les besoins et les difficultés de leurs élèves, plus ils sont en mesure de mettre en place rapidement des méthodes d’enseignement et d’interventions efficaces et appropriées pour chaque enfant.

Vous connaissez votre enfant mieux que quiconque. Vous savez quel est le meilleur moyen d’obtenir sa coopération et qu’est-ce qui vous assure une opposition digne des plus grandes têtes de cochon de ce monde! Et si vous n’avez pas encore mis le doigt sur toutes ces subtilités, vous savez du moins ce qui ne fonctionne vraiment pas! Toutes ces petites clés que vous pouvez donner au professeur l’outilleront pour qu’il ait des interactions harmonieuses avec votre enfant. Pour qu’il puisse le pousser à aller plus loin en évitant la confrontation ou le découragement.

N’oubliez surtout pas de mentionner ses forces et ses intérêts. Ne sous-estimez pas l’amour que vous porte votre enfant, sa passion pour une série BD ou ses talents en dessin peuvent avoir comme impact lorsqu’il est temps de ramener votre enfant sur le bon chemin lorsqu’il se désorganise.

C’est en misant sur ce que votre enfant aime et sur ses forces que son enseignant sera pleinement en mesure de l’accompagner tout au long de l’année avec le moins d’anicroches possibles.

Et n’oubliez pas que vous êtes en droit de communiquer avec la direction de votre école pour expliquer vos craintes et demander à ce que les particularités de votre enfant soient prises en considération quand viendra le temps de lui attribuer un professeur.

Si vous connaissez certains élèves avec qui la relation est néfaste ou au contraire, qui influencent votre enfant d’une bonne façon, vous pouvez demander à ce que votre enfant se retrouve/ne se retrouve pas avec eux dans sa classe/service de garde.

En gros, une bonne communication avec l’école et plus précisément, le professeur de votre enfant vous permettra d’assurer une continuité dans l’enseignement global de votre enfant et d’obtenir de meilleurs résultats tant académiques que comportementaux. Si vous formez une équipe avec le professeur, votre enfant n’aura pas le choix de suivre cette ligne directrice que vous avez en commun car elle sera claire, exempte d’exceptions et d’excuses.

Je vous l’ai dit à plusieurs reprises et je le redis, un cadre strict mais aimant (une main de fer dans un gant de velours comme dirait l’expression française) demeure l’encadrement le plus efficace avec vos petits soleils TDAH.

Je crois sincèrement que c’est en aidant l’enseignant de votre enfant qu’il pourra l’aider à son tour.

Bonne rentrée 2020-2021! (Quelle qu’elle soit!)

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